Anatomie d'une requête HTTP
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La première chose qui vient à l’esprit lorsque l’on envisage WordPress, c’est le terme usine à gaz ! CMS le plus utilisé au monde, il permet à des profils très peu techniques de créer des sites vitrine assez simplement grâce à une système de thèmes et de plugins qui autorise les constructions les plus originales. Visuellement ça en jette ! Mais sous le capot, que se passe-t-il ?
Sans d’innombrables optimisations, il n’est pas abusif de dire que WordPress n’est pas du tout adapté à la création d’un site web éco responsable :
Clairement, à moins de mettre en place des efforts très importants, il est assez illusoire de parler techniquement d’éco-conception avec WordPress natif.
Deuxième gros point noir, la maintenace de WordPress dans le temps. Elle nécessite d’incessantes mises à jour (thèmes, plugins, coeur du CMS) et aussi d’avoir choisi des thèmes et plugins correctement développés (performance, sécurité, maintenabilité…).
C’est un secret de polichinelle, mais WordPress est loin d’être la solution la plus sécurisée du marché, et comme sa sécurisation passe souvent par l’installation de tout un tas de services tiers, on a tendance à alourdir encore une solution déjà très consommatrice en ressources.
Bon, on l’aura compris, WordPress ce n’est pas la panacée niveau éco-conception, mais quid de la concurrence. On ne va pas se mentir, les autres CMS dynamiques ne font d’une manière générale pas beaucoup mieux. En revanche, il est intéressant de se pencher sur les sites statiques, tout en restant prudent sur ce qui est mesurable.
Sur l’ensemble des articles et documentations que j’ai pu consulter, il ressort globalement que les générateurs de sites statiques (Astro, NextJS, Nuxt, Gatsby, Hugo, Eleventy…) fonctionnent de manière plus sobre nativement avec des apparences et des fonctionnalités “front” comparables. En effet, une fois en production, les contenus sont déjà pré générés et directement accessibles sans exécuter de programme faisant appel à une base de données.
En revanche, si l’on souhaite administrer ses contenus sans compétence technique, il faudra alors opter pour un CMS Headless “classique” (Strapi, Directus,…), Wordpress en mode Headless ou un CMS “git based” comme Yama CMS. Dans ce cas de figure, l’analyse se complique car elle dépendra des besoins du client en termes de mises à jour de contenus…
En cas de mises à jour très régulières, il est clair que le statique ne pourra pas être considéré comme plus sobre. En effet, chaque mise à jour de contenu nécessitant de republier le site en production, la consommation de ressources associée compensera négativement les économies réalisées lors de la navigation des utilisateurs sur la partie visible du site (front).
En revanche, en cas de faible fréquence dans les mises à jour (moins d’une fois par jour), il est clair que le statique sera beaucoup plus frugal. La limite est très difficile à définir clairement car elle dépend d’une grande quantité de facteurs (générateur de site statique, CMS…) et pourra varier d’une solution à l’autre. On ne sait qu’avec certitude qu’aujourd’hui 90% des sites vitrines sont très peu mis à jour au niveau contenu et pourraient donc grandement bénéficier d’un passage au statique.
Certes, l’éco conception web ne se limite pas au choix de la solution technique (même si selon nous, c’est un impératif incontournable). C’est souvent sur ce domaine que misent les profesionnels de WordPress pour essayer de justifier leur positionnement en éco conception. Certes les bonnes pratiques d’intégration et de webdesign sont un passage obligé en éco conception :
Toutes ces pratiques sont très importantes et doivent être respectées dans le cadre de la création d’un site web éco responsable. Mais ont-elles vraiment un sens si elles sont propulsées par CMS comme WordPress qui nécessite d’alimenter une base de données avec un serveur qui réalise des opérations multiples lors de la navigation d’un utilisateur ?
Pour moi, c’est comme d’essayer de travailler l’aérodynamique d’un diesel des années 80 pour qu’il consomme moins… Chaque geste compte, mais certains sont plus significatifs que d’autres.
En conclusion, le terme d’eco conception web est aujourd’hui une notion souvent récupérée à des fin marketing et commerciales. Lorsque l’on vous propose un site WordPress éco conçu, on omet (volontairement) de parler de ce qu’il y a sous le capot en se concentrant du des bonnes pratiques front qui sont certes nécessaires mais néanmoins assez peu significatives… En résulte un message biaisé.
Est-il possible de faire de l’éco conception avec WordPress ? Oui peut-être mais avec de nombreuses optimisations lourdes et chronophages, alors que les générateurs de sites statiques proposent nativement des performances bien plus convaincantes dans ce domaine. Est-ce que les bonnes pratiques d’intégration et de webdesign suffisent à labelliser un site comme éco conçu. Clairement non… Arrêtons de nous voiler la face.